7 expositions gratuites à faire en galerie ce week-end

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Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, admettait la semaine dernière lors d’une audition à la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale : « Nous avions une certaine visibilité lors du premier chapitre pandémique. […] L’apparition des variants nous prive de cette visibilité ». Les variants anglais, sud-africains et brésiliens ont bouleversé nos perspectives de retour à la vie d’avant. Une incertitude grandissante qui nous pousse à profiter de ce week-end (déconfiné) pour visiter les sublimes expositions de nos galeries qui restent, pour le moment, ouvertes au public !

1. La Brafa s’invite dans les galeries

À l’inverse des nombreuses viewing rooms inaugurées par les foires internationales, la Bruxelloise Brafa a décidé de valoriser un esprit « chacun chez soi » par des expositions dans les espaces de ses cent vingt-six marchands. Dotée d’une communication renforcée et d’un site enrichi de nombreuses œuvres, la foire d’art et d’antiquités sera ainsi présente dans trente-sept villes de treize pays. Comme le dit sa directrice Beatrix Bourdon : « Au moins, nous sommes certains que toutes les cités ne seront pas confinées en même temps… ». Les galeristes l’ont tous suivie car l’événement est totalement gratuit, grâce au statut associatif de la Brafa. Sur le long terme, c’est un moyen de s’assurer de leur fidélité, même si, pour la plupart, ils réitèrent déjà leur participation chaque année, n’ayant laissé la place qu’à onze nouveaux venus. Parmi ceux-ci, l’enseigne parisienne Arts et Autographes ne mise pas sur les petites pièces avec Austerlitz, dicté et corrigé de la main de Napoléon, manuscrit historique à 1 M€.

« Brafa in the galleries », dans 37 villes de 13 pays, sur www.brafa.art
du 28 au 31 janvier 2021

À lire : Un manuscrit annoté par Napoléon racontant la bataille d’Austerlitz en vente pour 1 million d’euros

Alexander Calder (Lawnton 1898-1976 New York) Composition, 1953 Gouache and ink on paper 73 x 106.5 cm ©Galerie de la Présidence

Alexander Calder (Lawnton 1898-1976 New York) Composition, 1953 Gouache and ink on paper 73 x 106.5 cm ©Galerie de la Présidence


2. Georges Valmier, peindre l’invisible

L’œuvre de Georges Valmier est une déclinaison de délicieuses variations, à travers de nombreuses gouaches fines et poétiques (autour de 15000€) et des huiles, dont le corpus ne dépasse pas trois cents numéros (autour de 230000€). Cette exposition à la galerie Zlotowski est une magnifique itinérance dans le parcours de cet artiste passionné de formes, de couleurs et de peinture, et aussi de musique, disparu en 1937, à l’âge de 52 ans. Une longue mobilisation durant toute la guerre de 14-18 l’a éloigné durablement de son atelier et de ses pinceaux, sans toutefois tarir sa soif de perfection artistique.
Précoce, il dessine des portraits dès l’âge de 15 ans, découvre la peinture aux Beaux-Arts à partir de 1907, d’abord séduit par l’impressionnisme, puis très vite par le style de Cézanne. Décisive, la rencontre avec le cubisme vers 1910, alors qu’il a 25 ans, va profondément marquer toute son œuvre, confortée par ses échanges avec Gleizes. Son art s’affirme dans sa dimension lumineuse et spirituelle. « L’invisible est le contraire du néant puisque c’est l’essence et l’esprit de la vie même : pourquoi ne peindrait-on pas de l’invisible d’après nature ? »

« Georges Valmier », galerie Zlotowski, 20, rue de Seine, 75006 Paris
du 14 janvier au 27 février 2021

L'exposition « Georges Valmier » est prolongée jusqu'à fin février/© Georges Valmier/galerie Zlotowski

L’exposition « Georges Valmier » est prolongée jusqu’à fin février/© Georges Valmier/galerie Zlotowski


3. Pionniers chinois à découvrir

Ils se nomment Chuang Che, Fong Chung-Ray, Hu Chi-Chung… et leurs noms sont encore peu connus du public français. Pourtant, leur histoire est tout à fait fascinante. Fuyant la guerre civile et la prise de pouvoir par Mao Zedong, ils ont quitté la Chine à la fin des années 1940 pour trouver refuge à Taïwan. Ils y ont découvert l’art abstrait des écoles de New York et Paris et ont fréquenté la bibliothèque américaine de Taipei. Ils ont alors créé « une troisième voie », aux confins des cultures orientale et occidentale.
Pour Sabine Vazieux, « la question fondamentale a été de poursuivre une tradition de la peinture alors même qu’ils avaient quitté la Chine et que certains, tel Hsiao Chin, étaient partis définitivement. Ils se sont retrouvés garants de leur culture, tout en cherchant à s’en émanciper ». Ils ont pratiqué l’encre sur papier. Et leurs toiles, souvent de grand format et d’une touche libérée, d’où émanent énergie et/ou spiritualité, ont fait l’objet d’expérimentations à l’huile, à l’acrylique, voire au sable. Les cotes sont en augmentation régulière (avec des prix de 5000 € à 100000€), dopées par une majorité de collectionneurs asiatiques et par les amateurs de la Seconde École de Paris.

« Chine : les pionniers de l’abstraction », galerie Vazieux, 5 bis, rue du Louvre, 75001 Paris
du 21 janvier au 27 février 2021

Les pionniers de l'abstraction chinoise sont à découvrir jusqu'au 27 février 2021 à la galerie Vazieux/© galerie Vazieux

Les pionniers de l’abstraction chinoise sont à découvrir jusqu’au 27 février 2021 à la galerie Vazieux/© galerie Vazieux


4. Jean Claracq, la peinture en son royaume

Diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2017, Jean Claracq a un parcours prometteur. Guillaume Sultana, qui lui propose son premier solo show en galerie, précise qu’il bénéficie déjà d’un marché international, notamment aux États-Unis et en Asie, et d’une impressionnante liste d’attente (pour des œuvres de 3000€ à 15000€). Fasciné par les maîtres anciens nordiques ou italiens, Jean Claracq recompose, sur ordinateur, des scènes qui témoignent des attributs de notre époque, réalisées à partir de tableaux iconiques, de ses propres iconographies ou de clichés issus de réseaux comme Instagram. Poursuivant une réflexion sur la signification de l’image, il travaille inlassablement de multiples couches sur des panneaux de bois, dont certains ne dépassent pas quelques centimètres. Il veut éviter que sa touche soit visible, récusant « la subjectivité du pinceau ». Mais surtout, avec grande délicatesse, il invite son regardeur à s’approcher au plus près de l’œuvre et à se l’approprier.

« Jean Claracq », galerie Sultana, 10, rue Ramponneau, 75020 Paris
du 6 février au 3 avril 2021

Jean Claracq, Crépuscule,4x4,7cm,huile sur bois ©Jean Claracq. Courtesy galerie Sultana

Jean Claracq, Crépuscule,4×4,7cm,huile sur bois ©Jean Claracq. Courtesy galerie Sultana


5. Pierre Buraglio, grand angle

La galerie Ceysson & Bénétière montre l’univers de Pierre Buraglio et les artistes qui ont pu l’influencer. Roger Bissière, importante figure de l’Abstraction d’après-guerre, ou Boris Taslitzky, inscrit dans le courant du Réalisme socialiste, vont ainsi jouxter les œuvres de Gilles Aillaud, de Bernard Plossu, ou de sa fille Claude Buraglio (à partir de 2000 €). Cette exposition a été conçue avec la critique d’art Rachel Stella, dans un jeu rythmique et des réparties joyeuses !

« Septet. Carte blanche à Pierre Buraglio et Rachel Stella », galerie Ceysson & Bénétière, 23, rue du Renard, 75004 Paris
du 16 décembre au 13 février 2021

Pierre Buraglio et Rachel Stella sont exposés à la galerie Ceysson & Bénétière/© Aurélien Mole, courtesy Ceysson & Bénétière

Pierre Buraglio et Rachel Stella sont exposés à la galerie Ceysson & Bénétière/© Aurélien Mole, courtesy Ceysson & Bénétière


6. Le Versailles endormi de Patrick Hourcade

Patrick Hourcade a eu le privilège d’être seul la nuit au château de Versailles. Il s’est glissé, tel un chat, dans les bosquets et dans les salles pour capturer l’instant insolite. Avec un appareil au diaphragme fermé au maximum, il va a contrario des règles de la photographie, qui cherchent la meilleure définition. Ses œuvres au flou recherché dévoilent un Versailles de la nuit, de l’étrangeté (entre 2500 € et 11 000€), un parc et un château vides et silencieux, désertés par les foules habituelles.

« Patrick Hourcade. Versailles nuit », galerie Gradiva, 9, quai Voltaire, 75007 Paris
du 15 janvier au 20 février 2021

Patrick Hourcade, La Porte indiscrète, 2019, impression Franck Bordas, tirage sur papier, 45 x 60 cm GALERIE GRADIVA, PARIS.

Patrick Hourcade, La Porte indiscrète, 2019, impression Franck Bordas, tirage sur papier, 45 x 60 cm GALERIE GRADIVA, PARIS.


7. Trente-cinq ans avec Graphito

Bernard Utudjian ressent la même émotion à chaque solo show de Speedy Graphito. « J’ai découvert son atelier quand j’avais 23 ans et que j’allais ouvrir la galerie Polaris. J’avais été stupéfait d’y voir des dessins aux murs, mais aussi des toiles et des sculptures. Aujourd’hui, il est toujours une exception dans le Street Art, par sa connaissance pointue de l’histoire de l’art. » Sa dernière série, d’ailleurs, rend hommage aux maîtres du Pop Art (de 2000 € à 31 000 €).

« Seedy Graphito vu par Speedy Graphito », galerie Polaris, 15, rue des Arquebusiers, 75003 Paris
du 12 décembre au 6 février 2021

À lire : Visite d’atelier : Le monde selon Speedy Graphito

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