Le British Museum va restaurer de précieuses antiquités détruites par l’explosion de Beyrouth
Le 4 août 2020, une explosion dévastatrice dont l’origine fait encore débat s’est produite dans le port de Beyrouth (Liban). À quelques kilomètres de là, dans une vitrine du Musée archéologique de l’Université américaine de Beyrouth, des coupes de verre d’époques romaine (27 avant J.-C.-476 après J.-C.), byzantine (330-1453) et islamique (622-XVIIème siècle) ont été endommagées, se brisant sous la force du souffle de l’explosion. Grâce au soutien de la European Fine Art Foundation (TEFAF), elles sont aujourd’hui entre les mains expertes des restaurateurs du British Museum, à Londres (Angleterre).
Des fragments de verre mélangés à ceux des vitrines
Sur les 72 coupes verre qui se trouvaient dans la vitrine avant l’explosion, seulement 15 peuvent être sauvées selon les experts, dont uniquement 8 ont pu être « en état d’être envoyées en toute sûreté au British Museum », précise l’institution dans un communiqué. Il s’agit d’un flacon de parfum, d’une coupe et de quatre bols romains datant du Ier au IIIème siècle, d’une carafe byzantine du Ve siècle, et d’un flacon lustré islamique daté entre les VIIème et IXème siècles.
Flasque de Nazareth, période romaine (IIIème siècle) 19,6 cm x 5,2 cm, et carafe, période byzantine (Vème siècle), 18,5 x 7,4 cm, avant d’être détruites lors de l’explosion.
Avec l’aide des Amis du département du Moyen-Orient du British Museum, une restauratrice française a été envoyée à Beyrouth par l’Institut national du patrimoine (INP) ce mois-ci pour identifier et rassembler les pièces de ces huit précieux puzzles constitués d’éclats de verre mélangés aux morceaux de glace des vitrines et des fenêtres alentour.
Les fragments des différents objets ont été triés. © Courtesy of the AUB Office of Communications and Archaeological Museum
Une restauration pour se remettre symboliquement de la catastrophe
La restauration des coupes a commencé il y a quelques jours dans les laboratoires du British Museum et devrait durer environ quatre mois. Elle « reflète la détermination des équipes du musée archéologique, et l’importance qu’accorde le Liban à son patrimoine culturel d’une grande richesse », révèle Jamie Fraser, conservateur du département du Levant et de l’Anatolie antiques. Hidde van Seggelen, Président du comité exécutif de la TEFAF, ajoute de son côté : « Retrouver leur forme première incarne symboliquement, mais avec beaucoup de force, le rétablissement et la résilience après cette catastrophe. »
Restauration d’un des objets. © Courtesy of the AUB Office of Communications and Archaeological Museum
De plus, ces artefacts sont des témoignages essentiels du progrès du soufflage du verre au Liban du Ier siècle avant J.-C., période où les techniques ont été révolutionnées, notamment en rendant ce matériau accessible pour des utilisations domestiques grâce à une production en masse. Six des huit coupes sauvées ont été produites de cette manière. Des objets d’exception qui seront exposées quelques temps au British Museum à la fin de leur restauration, avant de retourner à Beyrouth.
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