Napoléon à la Monnaie de Paris : pour le meilleur et pour l’Empire
Si vous n’êtes jamais allé à la Monnaie de Paris, ou pas récemment, et que vous aimez l’histoire, les arts et techniques, cette exposition est une occasion en or. Malicieusement titrée « Pour le meilleur et pour l’Empire », elle permet de découvrir ou redécouvrir ces magnifiques bâtiments du quai de Conti, et de suivre le parcours de visite, qui alterne entre salles d’exposition et ateliers de fabrication où l’on assiste, entre autres, à la ciselure et la patine de médailles et bronzes. Une visite à faire en famille.
Un instrument de pouvoir
L’histoire commence le 12 mars 1803, quand Napoléon et Joséphine visitent les ateliers de la Monnaie, en vue du lancement de la fabrication du franc germinal, qui devait simplifier la circulation monétaire en remplaçant peu à peu les assignats. Le Premier Consul avait déjà compris que les monnaies et médailles étaient un instrument de pouvoir et un excellent moyen de communication : « presque comme nos réseaux sociaux », ironise Béatrice Coullaré, commissaire de l’exposition.
Poinçon représentant le « Mariage de Napoléon Ier et Marie-Louise », gravé en taille directe par Nicolas Brenet, 1810. ©Céline Lefranc
Après le balancier qui a notamment servi à la frappe du franc germinal, dans les salles des collections, il faut chercher les couronnes de laurier rouges (« comme le manteau du Sacre ») pour repérer les monnaies, poinçons, matrices, sculptures, tableaux et objets d’art faisant partie du parcours Napoléon.
Boite à l’effigie de Napoléon Ier, 1804-1815, Jean-Baptiste-Jacques Augustin, or jaune, diamant miniature sur ivoire ©Fondation Napoléon Paris/Patrice Maurin-Berthier
Gravure et propagande
Pont d’orgue de l’exposition, la Salle de la Manufacture déploie, dans une grande vitrine, une collection unique de poinçons (en relief) et de matrices (en creux) sortie des réserves. Ces « outillages » étaient signés par les artistes et sont présentés comme des sculptures à part entière. L’exposition met aussi à l’honneur la figure de Vivant Denon, graveur émérite qui dirigea la Monnaie de 1802 à 1815 et orchestra la propagande impériale. Elle souligne le rôle diplomatique de l’institution, qui accueillait les souverains et ambassadeurs étrangers. Elle rappelle la création de Légion d’honneur. Et elle aborde la légende napoléonienne, notamment activée par Napoléon III qui, au creux de la vague, décréta le « Retour des Cendres » qui entraîna l’édition de médailles commémoratives.
La « Conquête de la Silésie » et la « Délivrance de Dantzig », deux médaillons de 1809 en porcelaine de Sèvres, par Jean Georget, Marie-Philippe Coupin de la Couperie et Pierre-Philippe Thomire. ©Céline Lefranc
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