Musée du quai Branly : 5 œuvres à ne pas manquer dans l’exposition La part de l’ombre. Sculptures du sud-est du Congo

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Redonner toutes ses lettres de noblesse à la statuaire en bois du Congo, c’est le pari que relève le musée du quai Branly-Jacques Chirac dans sa nouvelle exposition « La part de l’ombre. Sculptures du sud-est du Congo ». Jusqu’au 10 avril 2022, l’institution donne un aperçu de la richesse culturelle et de l’extraordinaire diversité des formes de la statuaire, des masques et autres objets usuels de cette région qui couvre près de la moitié de la superficie de la France. Connaissance des Arts a sélectionné pour vous 5 œuvres à ne pas manquer au cours de votre visite de l’exposition.

1. Masque pwo Tshokwe

Grâce aux études de terrain menées par l’ethnologue allemand Hans Himmelheber, on connaît le nom de l’artiste qui réalisa ce très beau masque. Il s’agit d’un sculpteur Tshokwe, actif sans les années 1930, qui s’appelait Moambamba. Pour transcrire dans le bois le visage de cet ancêtre féminin, ce dernier s’est vraisemblablement inspiré des traits, de la coiffure et des scarifications d’une belle femme de son village. Ce type de masque était néanmoins porté par un homme et intervenait lors du rituel du mukanda.

Masque pwo, Tshokwe, bois (Vitex sp.) pigments, fibres végétales, textile Collecté par G. Le Paige (missionnaire jésuite), inscrit aux collections en 1948. Inv. EO.1948.20.165 © Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, photo Studio R. Asselberghs – F. Dehaen, MRAC Tervuren

Masque pwo, Tshokwe, bois (Vitex sp.) pigments, fibres végétales, textile Collecté par G. Le Paige (missionnaire jésuite), inscrit aux collections en 1948. Inv. EO.1948.20.165 © Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, photo Studio R. Asselberghs – F. Dehaen, MRAC Tervuren

2. Masque-heaume hemba Suku

Surmonté d’une figure de céphalophe (un animal proche de l’antilope que l’on abattait avant l’inauguration du camp destiné à accueillir les jeunes initiés), ce masque agissait comme un charme protecteur. La face recouverte de kaolin, les yeux clos, il était censé représenter un ancêtre bienveillant auquel le village se devait d’offrir des libations. Il était conservé au-delà des cérémonies du mukanda et intervenait dans d’autres rituels liés à la guérison ou à la chasse.

Masque-heaume hemba, Suku, bois pigments, fibres végétales, textile, clous de tapissier, acquis auprès de J. Van Wing (missionnaire jésuite) par le MRAC en 1924 © Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren. Photo Jo Van de Vijver

Masque-heaume hemba, Suku, bois pigments, fibres végétales, textile, clous de tapissier, acquis auprès de J. Van Wing (missionnaire jésuite) par le MRAC en 1924 © Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren. Photo Jo Van de Vijver

3. Statue njinda

Animé par l’esprit d’un mort et doté d’une volonté propre, ce « fétiche marionnette » était conservé dans une hutte spéciale, sous la surveillance de jeunes enfants. Les gens du village l’interrogeaient en le faisant osciller grâce aux deux cordes partant de ses bras. Ce type de statue était chez les Pende entourée d’une certaine aura, car elle permettait de déterminer si une personne était coupable ou non. Son arrivée au sein d’une communauté impliquait la destruction de tous les autres charmes.

Statue njinda, Pende, bois, pigments, perles, carapace de tortue (Pelusios sp.), tissus, coquillages (Cypraea moneta), cordes Collectée par J. Delaere (missionnaire jésuite) en 1932 © Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren (Dépôt Jésuite-Heverlee). Photo J.-M. Vandyck

Statue njinda, Pende, bois, pigments, perles, carapace de tortue (Pelusios sp.), tissus, coquillages (Cypraea moneta), cordes Collectée par J. Delaere (missionnaire jésuite) en 1932 © Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren (Dépôt Jésuite-Heverlee). Photo J.-M. Vandyck

4. Figure-pendentif Hungaan

Ancienne Collection Charles Ratton, don de G. Ladrière. Taillé dans de l’ivoire d’hippopotame, ce magnifique pendentif épouse la silhouette d’une figure féminine dont le ventre proéminent semble traduire un état de grossesse. Le geste de ses mains rassemblées sous le menton peut être interprété comme un signe de respect ou de deuil. Quant à la position agenouillée, elle renvoie autant à celle de la parturiente sur le point d’accoucher, qu’à celle des morts avant leur inhumation. Ce type d’ornement était l’apanage des dignitaires qui se portaient garants du renouvellement des générations au sein de la communauté.

Figurine-pendentif, Hungaan, ivoire, don de G. Ladrière, ancienne collection C. Ratton © musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris

Figurine-pendentif, Hungaan, ivoire, don de G. Ladrière, ancienne collection C. Ratton © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris

5. Sabre d’apparat Mbala ? Kwese ?

Loin de se limiter à la production de sculptures et de masques, les peuples du sud-ouest du Congo excellaient dans la réalisation d’armes et d’outils. Transcendant la simple fonction utilitaire, ce sabre d’apparat était probablement destiné à un usage rituel, voire politique. Avec sa poignée anthropomorphe et sa lame serpentine, c’est aussi une merveilleuse œuvre d’art.

Sabre d’apparat, Mbala ? Kwese ?, bois, fer, collection privée, États-Unis

Sabre d’apparat, Mbala ? Kwese ?, bois, fer, collection privée, États-Unis


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