À Paris, une exposition immersive et gratuite plonge les visiteurs dans l’histoire de Notre-Dame
« 850 ans d’Histoire dans vos mains ! », telle est la promesse faite aux visiteurs de « Notre-Dame de Paris, l’exposition augmentée ». Vitraux, gargouille, moquette en damier blanc et noir… Jusqu’au 17 juillet, le Collège des Bernardins (Paris, Ve arrondissement) prend des airs de Notre-Dame. L’édifice cistercien du XIIIe siècle héberge dans son majestueux hall voûté l’exposition en réalité augmentée, réalisée par Histovery. À l’aide d’HistoPad, tablette tactile, la start-up française retrace l’histoire de la célèbre cathédrale, de la pose de la première pierre en 1163 et à l’actuel chantier de restauration, en passant par l’incendie ravageur du 15 avril 2019. Conjuguant rigueur scientifique et dispositif pédagogique, l’exposition (gratuite) montre Notre-Dame comme on ne l’a jamais vue. Une première étape pour cet événement itinérant qui fera le tour du monde jusqu’à la réouverture de la cathédrale annoncée pour 2024.
À la découverte du passé
Rencontrer tour à tour les personnages, le souhait de Casimodo dans Le Bossu de Notre-Dame (1996) est enfin exaucé. Équipés des précieuses tablettes, les visiteurs de l’exposition franchissent virtuellement 21 « portes du temps », développant 21 épisodes marquants d’histoire de la cathédrale, pour embarquer dans un merveilleux voyage dans le temps et l’espace, guidé par un comité scientifique composé d’experts des périodes étudiées. Ce périple historique et didactique, qui a demandé deux années de développement, devient réalité grâce aux reconstitutions 3D à 360 degrés ainsi qu’aux maquettes présentées. Ainsi, il est possible d’assister au chantier de construction du chœur gothique de 1180, de suivre la procession des saintes reliques avec Saint Louis en 1241, de voir le vandalisme en action lors de la Révolution française, de revivre heure par heure l’incendie aux côtés des sapeurs-pompiers ou encore d’observer Maurice de Sully, évêque de Paris, organiser la naissance de la cathédrale.
Reconstitution de la façade de Notre-Dame de Paris en 1241. ©Histovery
Si les deux tiers des épisodes racontés dans les HistoPad remontent dans le temps au fil des siècles, une partie conséquente de l’exposition met en lumière le chantier de sécurisation et de restauration qui se déroule depuis l’incendie, en collaboration avec l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Explorant les différentes étapes des opérations et leurs acteurs (des cordistes aux charpentiers pour la sécurisation, des maçons tailleurs aux restaurateurs de peintures ou encore maîtres verriers pour la restauration), les chapitres dédiés permettent de comprendre les métiers et savoir-faire de la restauration de l’édifice. « Le but est de valoriser et faire rayonner le chantier, faire connaître ces métiers pour peut-être faire susciter des vocations », aspire Jeremie Patrier-Leitus, directeur de la communication, du développement et de la programmation culturelle de l’Établissement public, lors de la conférence de presse parisienne de l’exposition.
Reconstitution de l’incendie du 15 avril 2019 à 2 heures du matin. ©Histovery
Une exposition itinérante à la recherche d’un public familial français et international
Depuis huit ans, Histovery met des technologies de pointe de reconstitution au service de la valorisation du patrimoine. Leurs HistoPad, déjà présents dans une vingtaine de monuments et musées (des châteaux royaux de Blois et d’Amboise au Palais des Papes d’Avignon) révolutionnent l’expérience du visiteur. Celui-ci qui devient acteur de sa visite en manipulant les contenus, des reconstitutions immersives aux textes de médiation. « Avec l’HistoPad, on voyage dans le temps. On se replonge dans un monde disparu où l’on découvre l’inattendu. L’Histoire devient vivante, on la retient. », explique Edouard Lussan, cofondateur d’Histovery et directeur de la production, concepteur et réalisateur de l’HistoPad Notre-Dame de Paris.
En scannant une porte du temps avec l’HistoPad, le visiteur est transporté dans le passé. Ici, il revit la scène du sacre de Napoléon. ©Histovery
Avec ce dispositif éphémère et itinérant, coloré, vivant et interactif, « nous souhaitons interpeller le public transgénérationnel en trouvant des expériences originales », continue Edouard Lussan. En effet, « Notre-Dame de Paris, l’exposition augmentée » peut se découvrir seul, entre amis ou en famille. La déambulation dure entre une heure et une heure et demie, selon la curiosité du visiteur. De plus, l’événement ne vise pas seulement le public français, mais compte bel et bien attirer les visiteurs étrangers. « On a tous vu l’émotion internationale générée par l’incendie, constate Bruno de Sa Moreira, cofondateur et CEO, producteur délégué de « Notre-Dame de Paris, l’exposition augmentée ». L’exposition permet d’exporter dans le monde entier notre patrimoine, d’une façon aussi spectaculaire qu’accessible à tous. »
Vue de l’exposition « Notre-Dame de Paris, l’exposition augmentée » au Collège des Bernardins. ©Histovery
Avant le Collège des Bernardins, l’événement (en version réduite) a été présenté pour la première fois lors de l’ouverture du Pavillon France à l’Exposition universelle de Dubaï, entre octobre et novembre 2020. Comptant 150 000 visiteurs en seulement 30 jours, l’exposition a pleinement démontré que le public international était au rendez-vous. Jusqu’à la réouverture de la cathédrale, l’exposition réalise une véritable tournée internationale et fera escale dans pas moins de 12 métropoles à travers le monde. Quelques jours après Paris, une exposition jumelle a également ouvert ses portes au National Building Museum de Washington (États-Unis). Une prochaine s’installera à partir du 6 août au Palais im Grossen Garten de Dresde (Allemagne).
« Notre-Dame de Paris, l’exposition augmentée »
Collège des Bernardins
20 rue de Poissy 75005 Paris
www.notredameexpo.com
Jusqu’au 17 juillet
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