Trésor de l’art gréco-bouddhique : un exceptionnel Bouddha du Gandhâra bientôt mis aux enchères
Parmi les quatre cent cinquante pièces d’art asiatique exceptionnelles rassemblées dès les années 1960 par le collectionneur-aventurier belge Claude de Marteau, figure cette saisissante effigie en schiste gris représentant le Bouddha historique Shâkyamuni, selon un style hybride propre à cet art « gréco-bouddhique » du Gandhâra. L’œuvre sera présentée le 14 juin prochain lors de la vente de la collection d’art du Tibet, de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est de Claude de Marteau.
Un état de conservation exceptionnel
À cheval entre le Pakistan et l’Afghanistan actuels, cette région carrefour vit en effet éclore sous le règne du roi Kanishka (127-151) la représentation du Bienheureux sous une forme anthropomorphe mêlant de façon subtile langage des steppes, iconographie indienne et réminiscences hellénistiques. D’un état de conservation exceptionnel (son auréole et son piédestal sont complets), ce Bouddha est ainsi représenté sous les traits d’un jeune prince arborant une fine moustache et coiffé d’un chignon ondulé, l’ushnisha, l’une des trente-deux caractéristiques signalant son caractère suprahumain. Ses lobes d’oreilles allongés rappellent son existence antérieure, lorsqu’il arborait de lourdes et riches parures.
Cette rare représentation de Bouddha sera présentée à la vente par Bonhams le 14 juin
Statue de Bouddha, Gandhâra, schiste gris, v. IIIe s., H. 145 cm.
Une rareté sur le marché
Par le rendu sculptural de son drapé aux accents classiques, comme par la finesse de la scène figurée sur sa base (Bouddha prêchant au milieu de ses fidèles), cette effigie altière estimée entre 500 000 € et 700 000 € devrait séduire les nombreux amateurs en quête de pièces gandhariennes. Ces dernières se sont en effet raréfiées sur un marché dominé par les collectionneurs asiatiques, en particulier par les amateurs chinois de sculptures bouddhiques. « Sa provenance et son pedigree devraient en outre rassurer les acheteurs potentiels. Cette sculpture a en effet été publiée dans de nombreux ouvrages de référence », surenchérit Edward Wilkinson, l’expert de la vente Bonhams qui aura lieu à Paris, en pleine semaine du Printemps Asiatique.
L’avis de Christophe Hioco, marchand et président du Printemps Asiatique Paris
« Ce Bouddha est exceptionnel à bien des égards : par sa taille impressionnante et par la force qui s’en dégage. Cela tient peut-être à la robustesse de ses épaules semblant émerger d’une toge romaine, et à l’expression de son visage, d’une grande sérénité. À la différence de la plupart des Bouddhas du Gandhâra, il n’est pas plongé dans un état méditatif mais il nous fixe de ses yeux interrogateurs. Par sa qualité, cette sculpture est comparable à une œuvre conservée au British Museum de Londres. Si l’on se réfère aux dernières ventes new-yorkaises d’art du Gandhara, elle pourrait dépasser le million d’euros. »
Vente de la collection d’art du Tibet, de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est de Claude de Marteau par Bonhams
4, rue de la Paix, 75002 Paris
www.bonhams.com
Le 14 juin
Edward Wilkinson on The Claude de Marteau Collection
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