Bientôt 6 millions d'habitants : spectaculaire mais inégal, le dynamisme démographique de l'Occitanie décrypté - Midi Libre

Selon les derniers chiffres de l’Insee, elle gagne 40 500 habitants par an et talonne désormais les Hauts-de-France. Un dynamisme démographique que l’on doit uniquement à l’excédent migratoire. Détails.

L’Occitanie flirte désormais avec les six millions d’habitants. Avec précisément 5 973 969 administrés selon les chiffres du recensement de 2020, elle reste la 5e région de France derrière l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine et les Hauts-de-France, mais sa croissance est telle qu’elle semble en capacité de monter un jour sur le podium de ce classement démographique annuel établi par l’Insee.

En fait, en "gagnant" l’équivalent de la ville d’Alès chaque année (40 500 personnes, soit une hausse de 0,7 %), ce qui en fait la région la plus dynamique de Métropole, elle talonne déjà les Hauts-de-France.

A lire aussi : Démographie en Occitanie : votre département va-t-il gagner ou perdre des habitants dans les 50 prochaines années ?

Une évolution un peu en trompe-l’œil. Car désormais, il n’y a plus que le solde migratoire qui contribue à cette croissance. Quand, de 2008 à 2014, le nombre de naissances était supérieur aux décès, "le recul de la fécondité et le vieillissement de la population" engendrent sur la période 2014-2020 un solde naturel nul. Mécaniquement, sa croissance globale faiblit un peu (+ 0,7 % par an contre +0,9 % jadis).

L’attractivité urbaine

Seuls trois départements (sur treize) affichent en fait un solde naturel positif : la Haute-Garonne (+0,5 %), l’Hérault (+0,2 %) et le Gard (+ 0,1 %). Les Pyrénées-Orientales (-0,2 %), l’Aude (-0,3 %) et plus encore l’Aveyron (-0,4 %) et la Lozère (-0,5 %) versent, eux, dans un déficit naturel… heureusement compensé par une attirance nouvelle pour la ruralité. Cela permet à ce dernier département, toujours le moins peuplé de France avec 76 633 âmes au compteur, d’enrayer enfin la baisse de sa population.

Des situations contrastées dans l'ex-Languedoc-Roussillon
Des situations contrastées dans l'ex-Languedoc-Roussillon Infographie Antoine Llop

Mais ce sont bien les aires urbaines qui, comme partout, contribuent particulièrement à l’attractivité de l’Occitanie, à commencer évidemment par celles de Montpellier et de Toulouse qui, à l’excédent naturel, ajoutent un solde migratoire important. La préfecture de l’Hérault et ses environs recueillent même la palme nationale. "Avec une hausse de 1,5 % par an entre 2014 et 2020, soit environ 11 300 habitants de plus chaque année, l’aire d’attraction de la ville de Montpellier est celle où le rythme d’accroissement de la population est le plus rapide parmi les onze aires d’attraction des villes de plus de 700 000 habitants", indique l’Insee. Ce, juste devant Bordeaux et… Toulouse, qui affiche une progression moyenne de + 1,3 % par an, "soit environ 17 600 personnes de plus chaque année".

Rien de nouveau. Mais cela fait de l’Hérault et de la Haute-Garonne (+ 1,2 % chacun), les deux départements les plus dynamiques de France métropolitaine, avec la Gironde et la Loire-Atlantique. L’Hérault bénéficie aussi de l’attractivité de son littoral, particulièrement à Agde (+1,2 %) et Béziers (+0,8 %). La situation est plus contrastée dans l’arrière-pays où Lodève progresse (+0,4 %) quand Pézenas se stabilise et Bédarieux baisse.

Nîmes perd

C’est un autre contraste qui illustre la situation dans le Gard. "La dynamique s’essouffle fortement dans le troisième département le plus peuplé de la région", décrypte l’Insee. +0,3 % chaque année sur cinq ans, alors que l’évolution était de 0,9 % par an entre 2008 et 2014. Or, si la population continue de croître le long de l’A9, dans la grande agglomération d’Alès (+0,9 % par an, soit 5 000 habitants en cinq ans), comme celle de Pont-Saint-Esprit (+0,7 %), de même qu’à Beaucaire (+0,4 %) ou Bagnols-sur-Cèze (+0,2 %)… elle diminue étonnamment à Nîmes, pourtant la ville centre, où le solde naturel positif (+ 0,3 % par an) ne compense pas un déficit migratoire important (-0,6 % par an) et si spécifique.

Et en 2070...

C’est donc désormais les Pyrénées-Orientales (+ 0,6 % par an) qui contribuent ensuite au dynamisme de l’Occitanie avec le Tarn-et-Garonne – qui bénéficie de sa proximité avec Toulouse. La population augmente plus faiblement dans l’Aude comme dans les autres départements. Mais ceux-ci devraient continuer à croître au cours des prochaines années. Dans une récente étude, l’Insee a établi que l’Occitanie gagnerait encore 825 000 habitants d’ici 2070, ce qui ferait d’elle la seule région de France en croissance.

Un peu plus de 67 millions de Français

67 162 000 habitants, c’est le nouveau chiffre officiel de la population française (hors Mayotte) au 1er janvier 2020. La croissance a ralenti, en raison d’une baisse du solde naturel, c’est-à-dire l’écart entre le nombre de naissance et celui des décès. Ainsi, alors que le pays gagnait 0,5 % par an entre 2008 et 2014, ce taux est passé à 0,3 % par an entre 2014 et 2020. C’est la Guyane et la Corse, puis l’Occitanie, qui sont les régions les plus dynamiques. Plus globalement, les centres urbains ont attiré plus de nouveaux habitants (+ 0,4 %) que les territoires ruraux (+0,2 %)… mais l’effet Covid et le besoin de campagne n’était pas encore passé par là.

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